Corse

Portrait culturel

Date de publication : 28/01/22, Dernière mise à jour : 02/03/23

D’une superficie de près de 8!!!700 km2, située en mer Méditerranée au sud de Nice et au cœur du golfe de Gênes, la Corse est la plus petite région métropolitaine. La collectivité de Corse, issue de la loi NotRe a posé le principe de la fusion des deux départements qui la composaient, la Haute-Corse au nord et la Corse-du-Sud. Avec 340!!!000 habitants, la Corse est la seizième région française en termes de population et son PIB (9,4 milliards d’euros) est le moins élevé des régions métropolitaines. La collectivité de Corse compte 360 communes et 19 établissements de coopération intercommunale. Pionnière en matière de décentralisation, l’île bénéficie d’un statut particulier depuis 1982, entériné par la loi NotRe qui a conféré à la Collectivité de Corse la double compétence de département et de région réunis sous le statut de collectivité territoriale unique, active depuis le 1er janvier 2018.

—   Données de contexte 


Géographie

Caractérisée par son caractère insulaire, l’île est aussi marquée par un relief montagneux qui confère au territoire une dimension contrastée, tout à la fois littorale et montagnarde. Longue de 180!!!km du nord au sud et large de 85 km de l’est à l’ouest, l’île compte neuf sommets de plus de 2!!!000 mètres et le Monte Cinto culmine à 2!!!710!!!mètres. Plus de 85!!!% des sols corses sont des espaces de forêt ou milieu semi-naturel contre 30!!!% en France, les territoires artificialisés occupent 3!!!% des sols contre 5!!!% à l’échelon national, et les territoires agricoles 11!!!% seulement des sols, contre 51!!!% en France. Le relief et la superficie expliquent la faible densité de la population en Corse, de 39!!!habitants au km2 contre 118 en France métropolitaine. La population insulaire est largement concentrée sur le littoral, et en particulier dans les plus grandes villes et leur périphérie. Les dix communes les plus peuplées regroupent 53!!!% des habitants, et neuf sont situées en bord de mer et huit sur dix en Haute-Corse.
La Corse est la région française où la part des communes rurales est la plus importante!!!: 348 communes rurales sur 360 au total, dont un tiers relevant du rural autonome très peu dense[1]. Aucune commune corse n’est densément peuplée. Un peu plus de la moitié des habitants de l’île vivent dans des espaces de densité intermédiaire, et 47!!!% dans des espaces peu ou très peu denses. En dépit de ses reliefs, l’île est ainsi relativement urbanisée. L’attractivité s’organise, au sud, autour d’Ajaccio qui compte 70!!!820 habitants et dont l’aire d’attractivité rassemble 114!!!420 habitants sur près de 80!!!communes, et, au nord, autour de Bastia, avec 48!!!000 habitants et une aire d’attractivité de près de 100 communes rassemblant 111!!!600 habitants. Cinq autres communes de taille beaucoup plus modeste –  Porto-Vecchio et Propriano au sud, Calvi et l’Île-Rousse au nord, Corte au centre –, sont également des pôles d’attractivité urbaine. Au total, ces sept aires d'attraction des villes regroupent 86!!!% de la population. Quatre personnes sur dix vivent dans les pôles des aires urbaines.
La région est desservie par quatre aéroports, sept ports, des routes principales qui traversent l’île du nord au sud, à l’est, au centre et à l’ouest et une ligne de chemin de fer.

Démographie

Au 1er!!!janvier 2018, 338!!!550 personnes habitent en Corse. La région est particulièrement dynamique d’un point de vue démographique!!!: au cours de la décennie 2010, entre 2013 et 2018, la population corse a augmenté en moyenne de 1,1!!!% par an, soit trois fois plus qu’au niveau national (+ 0,4!!!%), une progression portée par le solde migratoire (+ 1,2!!!% par an sur la période), tandis que le solde naturel reste négatif depuis 2013 (-0,1!!!% en Corse du Sud et 0!!!% en Haute-Corse). En 2016, la Corse était la région affichant le solde migratoire le plus élevé, en raison d’un faible nombre de départs de l’île par rapport aux nombreuses arrivées. Les mouvements de population s’effectuent prioritairement avec la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les personnes mobiles sont majoritairement des actifs majoritairement en emploi. Le secteur tertiaire non marchand (administratif, santé, action sociale) génère des flux importants. Les étudiants sont la seule catégorie de population dont le solde migratoire est négatif!!!; les retraités migrent globalement peu, mais l’île est pour eux, une destination attractive.
avec 1,4 enfant par femme contre 1,9 pour la France entière, la fécondité en Corse est la plus faible de France. L’indice de vieillissement est par ailleurs supérieur à la moyenne nationale, avec 113!!!personnes de 65 ans ou plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans en Corse, contre 82 en France. La population corse est la plus âgée de toutes les régions françaises, même si certains départements métropolitains affichent des indices de vieillissement bien plus élevés (161 dans la Creuse ou 150 dans le Lot par exemple), compensés à l’échelon régional par d’autres départements plus jeunes, alors que les deux départements de la Corse affichent, eux, un indice de vieillissement élevé (117 en Corse du Sud et 110 en Haute-Corse).

Niveau de vie

Avec un niveau de vie annuel médian de 20!!!950!!!euros, la Corse se situe en dessous de la moyenne des régions métropolitaines (21!!!930!!!euros), à l’avant-dernière place des régions métropolitaines avant les Hauts-de-France. Le niveau de vie est plus élevé en Corse du Sud (21!!!670!!!euros) et bien plus faible en Haute-Corse (19!!!840!!!euros). L’analyse des revenus des ménages montre une importante disparité territoriale entre ces deux départements!!!: 59,2!!!% des ménages fiscaux sont imposés en Corse-du-Sud, contre 50,7!!!% en Haute-Corse. Le rapport entre le revenu disponible des populations les plus démunies (premier décile de revenu par unité de consommation) et celui des plus aisées (dernier décile) montre que les écarts sont légèrement plus importants en Corse (3,5) qu’en France (3,4). Le niveau de vie des 10!!!% des ménages les plus pauvres est inférieur à la moyenne nationale (11!!!620 euros en France métropolitaine) en Corse-du-Sud (11!!!210!!!euros) et en Haute-Corse (10!!!410!!!euros), tandis que celui des plus aisés est supérieur à 39!!!480!!!euros en Corse-du-Sud et à 36!!!640!!!euro en Haute-Corse (contre 39!!!600 en France métropolitaine).
Avec 18!!!% de la population vivant avec un revenu inférieur à 60!!!% du niveau de vie médian, la Corse est la région métropolitaine la plus touchée par la pauvreté. Près d’un quart des jeunes adultes de moins de 30!!!ans sont concernés (23!!!%), mais cela concerne aussi les plus âgés!!!: 16!!!% des 60-74 ans et 18!!!% des plus de 75!!!ans (contre respectivement 11!!!% et 10!!!% en France métropolitaine). La Haute-Corse, là encore, est plus touchée en matière de pauvreté que la Corse-du-Sud (respectivement 19,8!!!% et 16!!!% de la population), et cela concerne plus d’une personne sur quatre de moins de 30!!!ans et plus d’une personne sur cinq de 30 à 59!!!ans en Haute-Corse.
Sans les prestations sociales et les impôts, les écarts entre les plus pauvres et les plus aisés seraient bien plus forts. Sur l'île, la part des prestations familiales dans le revenu disponible des ménages est plus faible qu'ailleurs, celle des minimas sociaux plus élevée. Par ailleurs, les retraites et pensions jouent un rôle essentiel, notamment dans les communes hors influence urbaine.

Économie

Avec un produit intérieur brut de 9,4!!!milliards d’euros, la Corse contribue pour moins de 1!!!% à la richesse nationale et affiche le PIB le plus faible de France métropolitaine. Rapporté à la population régionale, le produit intérieur brut reste légèrement inférieur à la moyenne métropolitaine hors Île-de-France (qui concentre 31!!!% de la richesse nationale)!!!: 27!!!780!!!euros par habitant en Corse contre 30!!!270!!!euros en France métropolitaine hors Île-de-France. Le PIB par emploi, de 72!!!210!!!euros, est l’un des plus faibles de France métropolitaine mais la Corse se situe sur ce plan devant la Bourgogne-Franche-Comté et la Bretagne.
La région Corse se caractérise par un poids faible des postes de l’industrie (6% contre 12% en France entière), et plus élevé de la construction (11% contre 6% nationalement) et des services marchands (44% contre 50!!!% nationalement).
Douze branches professionnelles concentrent plus de la moitié des emplois. La fréquentation touristique de l’île induit une forte saisonnalité de l’emploi et cela concerne particulièrement les branches de l’hôtellerie et de la restauration, ainsi que les activités présentielles comme le commerce alimentaire et les activités touristiques[2]. Cela se traduit par un plus fort recours aux CDD et un taux de rotation de main-d’œuvre important. Le temps partiel est moins répandu qu’en moyenne dans l’ensemble des régions mais fréquent dans les branches de la propreté et du commerce principalement alimentaire, où cette particularité de l’emploi se cumule à une part élevée de contrats courts à durée déterminée. À l’opposé travaux publics, bâtiment, services de l’automobile, transport aérien, commerce de gros et transport routier proposent majoritairement des CDI. Au sein des principales branches de l’île, le salaire horaire brut moyen est inférieur à celui des régions hors Île-de-France dans le bâtiment, la propreté, le commerce de gros et les travaux publics. Pour ces deux dernières branches, cette moindre rémunération s’explique principalement par la structure différente des établissements et des emplois sur l’île. Les branches du transport routier, transport aérien et de l’hospitalisation privée, offrent, quant à elles, un salaire supérieur dans la région, y compris corrigé des effets de structure. 


Marché du travail

Au cours de l’année 2019, l’emploi a progressé de 1,8!!!% en Corse pour atteindre 131!!!400 emplois en fin d’année. Cette évolution place la région parmi les dix premières en termes de progression de l’emploi, au même niveau que Provence-Alpes-Côte d’Azur et que la Bretagne. Si depuis 1990, l’emploi total régional progresse beaucoup plus qu’au niveau national (+!!!1,6!!!%, contre +!!!0,6!!!% en moyenne annuelle), il représente toujours moins de 1!!!% de l’ensemble des emplois en France. Le secteur tertiaire, principal employeur de l’île, représente 79!!!% des emplois, dont 44!!!% dans le tertiaire marchand qui concentre une partie des emplois liés à l’économie présentielle avec notamment l’hébergement et la restauration. Les emplois dans le tertiaire non marchand sont plus présents en Corse-du-Sud (38!!!% contre 32!!!% en Haute-Corse). En Haute-Corse, la part des emplois agricoles (6!!!%) est trois fois plus élevée qu’en France. L’emploi régional se caractérise aussi par la très faible part de l’emploi industriel (6!!!% soit deux fois moins qu’en France), et une part élevée, à l’inverse, des emplois dans le secteur de la construction (11!!!% contre 6!!!% en France). Plus de 63!!!% des 15-64!!!ans sont en emploi en Corse en 2018.
En 2020, la Corse est au quatrième rang des régions métropolitaines les plus touchées par le chômage, avec un taux de chômage régional de 8!!!% de la population active, un taux comparable au taux national. La Corse-du-Sud est plus épargnée, avec un taux de chômage de 7,7!!!% contre 8,2!!!% en Haute-Corse.

Niveau d’éducation

En Corse, en 2018, un peu moins de la moitié de la population (46!!!%) âgée de 15 ans ou plus et non scolarisée possède au moins un diplôme de niveau baccalauréat, et un peu moins d’un quart de la population est diplômée de l’enseignement supérieur. La Corse compte ainsi la plus forte proportion de bacheliers qui se sont arrêtés après l’obtention de ce diplôme (22!!!%). À l’inverse, les diplômés des filières professionnelles sont sous-représentés (CAP ou BEP)!!!: 21!!!% en Corse contre 25!!!% en France. Enfin, près d’un tiers (32!!!%) ont quitté l’école sans diplôme, soit une part de non diplômés plus élevée qu’au niveau national. Ceux-ci sont plus présents en Haute-Corse (33!!!% contre 31!!!% en Corse-du-Sud). Parmi les populations vulnérables, près d’un jeune sur cinq âgé de 15 à 24!!!ans n’est ni en formation ni en emploi, c’est-à-dire déscolarisé et confronté à des difficultés d’insertion, une part supérieure de 3 points à la part nationale.

Qualité de vie

La Corse compte 252!!!600 logements dont 60!!!% sont des résidences principales, 37!!!% des résidences secondaires (contre 10!!!%) au niveau national), et seulement 3!!!% de logements vacants. Près de six résidences principales sur dix sont occupées par leurs propriétaires, un tiers relèvent du locatif privé et 8!!!% seulement du locatif social, contre 15!!!% en France. La part importante de résidences secondaires est un indice de la dimension touristique de l’île de Beauté (cette part est de 10!!!% en France entière). 
L’attractivité touristique de la Corse est l’un de ses principaux atouts. En 2019, l’île a attiré plusieurs millions de touristes. Les nuitées touristiques marchandes s’élèvent à 7,4!!!millions en 2019, dont 55!!!% en Corse-du-Sud, auxquelles il faut ajouter les plus de 2!!!millions de nuitées dans les autres hébergements marchands (gîtes, etc.). Outre ses 1!!!000 kilomètres de côtes, la région possède un patrimoine naturel important. Au nord de l’île, le parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate, créé en 2016, qui s’étend sur 684!!!100 hectares, est le plus vaste de métropole. À l’ouest, les calanques de Piana sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco au titre du patrimoine naturel. La Corse possède en outre 7 réserves naturelles sur des sites présentant des valeurs biologiques remarquables et une réserve biologique domaniale et forestière de 30 hectares. Le parc naturel régional de Corse, territoire classé pour la première fois en 1972!!!et à nouveau classé pour 15!!!ans en novembre 2018, recouvre aujourd'hui près de 51!!!% du territoire de l'île avec une superficie de!!!455!!!800!!!hectares pour 64!!!200!!!habitants.

—    Données culturelles

 

Offre culturelle

Île de Beauté, la Corse a su tirer parti de ses atouts naturels et culturels pour valoriser son territoire.
Elle compte au total 130 lieux et équipements culturels. Un conservatoire de musique et de danse, une librairie labellisée, deux services d’archives, six lieux de spectacle vivant, un lieu d’art visuel, vingt cinémas, vingt-quatre bibliothèques ou médiathèques et soixante-quatorze lieux muséaux ou patrimoniaux. Six équipements sur dix sont situés en Corse-du-Sud, mieux dotée que la Haute-Corse.
Si près de six équipements sur dix (57!!!%) sont situés dans des espaces de densité intermédiaire – qui correspondent, en Corse, aux aires urbaines –, un tiers d’entre eux se situent dans des communes peu denses. C’est notamment le cas des lieux de lecture publique mais aussi des cinémas, deux équipements particulièrement bien répartis, dans les espaces de densité intermédiaire comme dans les espaces peu ou très peu denses. Ce maillage du territoire repose sur une politique d’aménagement culturel territorial portée par l’État et relayée par les collectivités territoriales. Ainsi, la plupart des lieux de lecture publique (20 sur 24) sont d’une surface inférieure à 100!!!m² et correspondent le plus souvent à des points ou des relais lecture!!!; l’offre de livres qu’ils proposent n’est possible que grâce à la politique de lecture publique pensée pour desservir les communes de moins de 10!!!000 habitants sur l’ensemble du territoire national. Dans le domaine du cinéma, sur les 20 établissements pour 33 écrans et 7!!!300 fauteuils, les équipements labellisés «!!!art et essai!!!», au nombre de 3, sont situés dans les zones de densité intermédiaire et viennent soutenir des acteurs privés ou municipaux dans leur effort de diffusion de la diversité cinématographique (2 en Corse-du-Sud et 1 en Haute-Corse).
Enfin, dans le domaine muséal et patrimonial, la Corse compte près de 330 monuments historiques et près de 60 édifices classés Architecture contemporaine remarquable, qui signalent un édifice de moins de 100 ans. La région compte 10 musées de France, dont deux sont aussi monuments historiques (le musée de la Maison Bonaparte et le musée de Corse), mais aussi une micro-folie à Bastia. Deux jardins remarquables, l’un à Zonza et l’autre à Monticello, contribuent à valoriser le patrimoine naturel sur le territoire corse. Quatre communes sont labellisées Villes et pays d’art et d’histoire dont la cité de Bonifaccio labellisée en 2019, un label qui vient reconnaître la qualité des actions conduites en faveur de la connaissance et de la préservation du patrimoine de la ville.
Enfin, les 3 services d’archives communales, départementales, régionales sont fréquentés par près de 600 usagers en 2019.

Emploi culturel

Professions culturelles

Avec 2!!!200 actifs qui déclarent une profession culturelle au titre de leur activité principale, la Corse compte 1,7!!!% de professionnels de la culture parmi l’ensemble de ses actifs. Les artistes, cadres et techniciens du spectacle rassemblent près d’un tiers de ces professionnels (30!!!%) tout comme les professionnels des arts visuels et des métiers d’art (29!!!%, dont 14!!!% travaillent dans le domaine des arts graphiques, de la mode et de la décoration). Les femmes représentent 43!!!% des professionnels de la culture de Corse soit une part équivalente à la moyenne nationale (45!!!%), mais légèrement inférieure à l’ensemble de la population active de la région (46!!!%). Près d’un professionnel de la culture sur deux (47!!!%) est non-salarié en Corse, contre 38!!!% en moyenne nationale. 
Les professions culturelles sont réparties de façon plutôt équilibrée entre la Corse du Sud et la Haute-Corse, qui accueille 51!!!% de la population active et 53!!!% des professions culturelles. On observe cependant que les professions liées au patrimoine écrit travaillent pour près des trois quart (72!!!%) en Haute-Corse (bibliothécaires, archivistes, conservateurs de la fonction publique, cadres et techniciens de l'archivage, de la conservation et de la documentation)!!!; de même, les professeurs d’art (hors établissement scolaire) travaillent pour les deux tiers d’entre eux en Haute-Corse. 

Secteurs culturels

L’emploi culturel se mesure également par le nombre d’actifs dans les différents secteurs d’activité qui relèvent du champ culturel. Parmi eux, certains exercent une profession non culturelle (secrétaire dans un théâtre par exemple). On compte ainsi 2!!!600 actifs des secteurs culturels en Corse, soit 2!!!% de l’ensemble de la population active de l’île. Près d’un actif culturel sur quatre travaille dans les secteurs du livre et de la presse, et un cinquième dans les secteurs de l’audiovisuel et du multimédia. Les actifs des secteurs du spectacle vivant sont, quant à eux, sous-représentés au sein des secteurs culturels par rapport à leur répartition nationale (10!!!% en Corse, contre 18!!!% en France). Près des deux tiers des actifs qui travaillent dans les secteurs du spectacle vivant (61!!!%) exercent leur activité en Haute-Corse (qui concentre la moitié des actifs des secteurs culturels de l’île). 

Entreprises culturelles

En 2018, la région Corse compte moins de 500 entreprises des secteurs culturels, soit 2,8!!!% de l’ensemble des entreprises des secteurs marchands et non marchands dans cette région, une part assez nettement inférieure à la moyenne nationale (3,9!!!%) et légèrement en-deçà de la moyenne des régions hors Île-de-France (3,3%). Le caractère rural des départements explique en partie la faible présence des entreprises des secteurs culturels. La proportion d’entreprises culturelles est homogène dans les deux départements!!!; le nombre d’entreprises culturelles est d’un peu plus de 200 par département.
On compte 1!!!500 salariés (en équivalent temps plein) actifs des secteurs culturels marchands et non marchands, soit 1,5!!!% de l’ensemble des salariés dans cette région, une présence égale à la moyenne hors Île-de-France et nettement inférieure à la moyenne nationale (2,2!!!%). Il faut souligner qu’il ne s’agit là que des salariés et que les secteurs culturels comptent de nombreux non-salariés (voir supra, «!!!Emploi culturel!!!»).
Les premiers employeurs culturels de la région sont France télévision, le parc naturel de la région Corse, Corse distribution (Corse matin) et Radio France.
 

Dépenses culturelles publiques

La collectivité territoriale unique de Corse assume les compétences relevant, dans les autres régions, des départements. Des compétences culturelles plus amples lui sont par ailleurs dévolues, en matière patrimoniale en particulier. Cela explique que les dépenses culturelles de celle-ci représentent les deux-cinquièmes des dépenses culturelles des collectivités territoriales de l’île. Les dépenses des communes de 3500 habitants ou plus et leurs groupements à fiscalité propre atteignent 30 millions d’euros et celles de la collectivité unique, 24!!!millions d’euros, soit respectivement 118!!!€ et 71!!!€ par habitant. À ces dépenses brutes, s’ajoutent celles du ministère de la Culture, pour près de 4,4 millions d’euros soit 13!!!€ par habitant.

Dépenses culturelles du bloc communal en Corse!!!: 30 millions d’euros soit 118!!!€ par habitant
En 2019, les dépenses culturelles du bloc communal en Corse se sont élevées à 30!!!M€, soit 118!!!€ par habitant. Les deux tiers de ces dépenses sont réalisées par les deux communautés d’agglomération dans lesquelles résident 60!!!% de la population corse!!!: Bastia et le Pays Ajaccien. Dans ces deux territoires, l’euro cultuel moyen par habitant dépasse la moyenne nationale!!!: 130!!!€ par habitant (contre 124!!!€ par habitant en moyenne pour les agglomérations françaises). Les dépenses culturelles des sept communautés de communes totalisent 10!!!M€ soit 100!!!€ par habitant, bien au-dessus de la moyenne nationale pour cette catégorie de groupements (67!!!€ par habitant). Leur taux d’effort budgétaire moyen (6,5!!!%) est conforme à la moyenne nationale, tout comme pour les communautés d’agglomérations (7,5!!!%).
Les dépenses culturelles sont réparties de manière assez équilibrée entre les deux départements de l’île où la population se répartit à parité. L’effort budgétaire moyen des blocs communaux en Corse du Sud (7,6!!!%) apparaît un peu supérieur à celui des blocs communaux de la Haute Corse (7,1!!!%), ce qui pourrait expliquer le léger écart tant en volume (16!!!M€ contre 13!!!M€) qu’en euros par habitant!!!: 124!!!€ par habitant et 112!!!€ par habitant.
Deux secteurs, action culturelle et musées, concentrent la moitié des dépenses culturelles du bloc communal en Corse.
Si l’on se concentre sur les différents secteurs culturels, c’est dans l’action culturelle et les musées que le montant de dépenses consacrées est le plus élevé en moyenne régionale, pour l’ensemble du bloc communal, avec 30!!!€ par habitant consacré à chacun de ces secteurs. Toutefois, la moyenne de dépenses du bloc communal en faveur de l’action culturelle est de 8!!!€ par habitant seulement dans le département de Haute-Corse, contre 48!!!€ par habitant dans la Corse-du-Sud.
Les dépenses à destination des bibliothèques, rapportées à la population sont un peu moins élevées que dans les autres régions, avec 15!!!€ par habitant de la part du bloc local corse. En revanche, les dépenses pour l’entretien du patrimoine sont plus élevées que la moyenne nationale du bloc local, avec 20!!!€ par habitant dépensés en Corse contre 7!!!€ au niveau national.

Dépenses culturelles de la collectivité territoriale unique Corse!!!: 24 millions d’euros soit 71!!!€ par habitant
La collectivité territoriale unique Corse a dépensé 24 millions d’euros pour la culture en 2019, dont plus de 13!!!M€ en fonctionnement. Ces dépenses représentent 71 euros par habitant, le montant le plus élevé des collectivités territoriales, ce qui s’explique à la fois par le nombre peu élevé d’habitants et les compétences décentralisées à la collectivité en matière culturelle, plus larges que les autres régions, dans le domaine du patrimoine en particulier.
Près des trois quarts des dépenses culturelles des collectivités régionales vont au domaine des activités artistiques et de l’action culturelle, c’est 70!!!% pour la collectivité territoriale Corse, qui lui a consacré 17!!!M€, contre 7!!!M€ pour le patrimoine, soit respectivement 50!!!€ et 21!!!€!!!par habitant.
Atteignant 3,7!!!% (contre 1,9!!!% en moyenne pour les régions), l’effort budgétaire de la collectivité territoriale Corse en investissement correspond à ses attributions patrimoniales plus larges que l’ensemble des autres régions!!!; ce ratio se situe en revanche significativement en-dessous de la moyenne des régions pour ses dépenses culturelles de fonctionnement (1,5!!!% contre 2,4!!!%).

Dépenses du Ministère de la Culture en Corse!!!: près de 4,4 millions d’euros, soit 13 euros par habitant
Plus des neuf dixièmes des crédits du ministère de la Culture engagés en Corse relèvent du fonctionnement, soit 4,1 millions d’euros en 2019, auxquels se sont ajoutés un peu plus de 262!!!500 euros en investissement[3]. Ces dépenses représentent respectivement 12 euros par habitant et un euro par habitant. Le montant peu élevé en investissement est lié aux compétences élargies de la collectivité territoriale unique Corse en matière patrimoniale. 
 

Sources et documentation

Insee, comparateur de territoires!!!: https://www.insee.fr/fr/statistiques/zones/1405599?debut=0&q=comparateur+de+territoire
Insee, statistiques locales!!!: h https://statistiques-locales.insee.fr/#c=indicator&view=map3
Insee, l’essentiel sur… -> par région!!!: https://blog.insee.fr/ma-region-cest-lessentiel/
Insee, statistiques locales dossier complet!!!: https://www.insee.fr/fr/statistiques/zones/2011101
Commissariat général à l’égalité des territoires, Observatoire des territoires!!!: https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/portraits-et-comparaisons-de-territoires
Antoine Mariani, «!!!Corse!!!: unique région insulaire métropolitaine!!!», in Éric Janin (sous la dir. de), Les 18 régions françaises, Ellypses, 2017

[1] La Corse en bref, édition 2021, Insee Dossier, n°17, décembre 2021.
[2] La Corse en bref, édition 2021, op. cit.
[3] La ventilation infrarégionale des crédits ministériels n’est pas disponible.