À l’extrême ouest de la France, la région Bretagne fait partie des six circonscriptions régionales qui n’ont pas changé de périmètre à l’occasion de la réforme territoriale issue de la loi NotRe de 2015. D’une superficie de 27 200 km², soit la douzième région française en termes de surface, elle compte 3,3 millions d’habitants. Avec un PIB de 98,9 milliards d’euros, c’est la neuvième région en matière de création de richesse. La région rassemble quatre départements, les Côtes d’Armor, le Finistère, l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan, 1 208 communes, 59 groupements de communes et une métropole, Rennes.
— Données de contexte
Géographie
Avec 2!!!700 km de côtes soit près d’un tiers du littoral métropolitain, une pointe excentrée à l’ouest, et près de 800 îles et îlots, la région Bretagne a une identité maritime forte. Si Rennes n’est qu’à 350 km de Paris, la région reste relativement éloignée des principaux axes d’échanges nationaux ce qui a longtemps contribué à un certain enclavement de la région et renforcé son identité régionaliste. À l’extrême pointe, Brest, deuxième unité urbaine de la région, est située à près de 600!!!km de la capitale. Les aménagements d’infrastructures routières et ferroviaires ont néanmoins désenclavé le territoire d’est en ouest et du nord au sud depuis une vingtaine d’années. Pour autant, l’identité régionale reste forte!!!: la Bretagne reste un territoire identitaire marqué par l’héritage celte et la pratique encore vivace de la langue bretonne. Le drapeau breton traversé de neuf bandes et d’hermines noires est devenu l’emblème de cette identité bretonne qui incarne l’attachement au territoire et aux traditions mais aussi la réussite d’un marketing territorial qui s’expose bien au-delà des frontières régionales.
La région est à forte caractéristique agricole!!!: 79!!!% des surfaces sont occupées par des terrains agricoles, contre 51!!!% à l’échelon national. 7!!!% des terres sont artificialisées, contre 5!!!% pour le territoire national.
À l’exception de la métropole rennaise, située au centre des terres, la région est plus peuplée le long des côtes, tandis que l’intérieur est rural et faiblement densifié. Avec une densité de 122!!!habitants au km2, la Bretagne est une région plus densément peuplée que la moyenne nationale (105!!!habitants/km2) et métropolitaine (118 habitants/km2), ce qui s’explique en partie par la modestie de son aire géographique. Pour autant, plus de la moitié de la population (54!!!%) vit dans un espace peu ou très peu dense, tandis que 20!!!% de la population bretonne vit dans un espace densément peuplé. En Ille-et Vilaine, Rennes, sa métropole et les 183 communes qui forment l’aire d’attractivité urbaine, rassemblent 745!!!200 habitants. Sur la côte sud, dans le Morbihan et le Finistère, trois principaux pôles d’attractivité urbaine sont organisés autour des communes de Quimper (235!!!700!!!habitants rassemblés dans 58!!!communes), de Lorient (223!!!000 habitants et 30 communes), et de Vannes qui a un rayonnement plus modeste (47 communes rassemblant 201!!!400 habitants). À l’extrême ouest, niché dans une baie, Brest forme un autre pôle d’attractivité urbaine (370!!!700 habitants de 67 communes environnantes). Sur la côte nord, dans les Côtes d’Armor, Saint-Brieuc forme un pôle d’attractivité urbaine pour 200!!!800 habitants résidant dans 51 communes du pôle et de la couronne de cette ville.
Démographie
Au 1er janvier 2018, la Bretagne compte 3,3!!!millions d’habitants répartis dans 1!!!208 communes. Avec une croissance moyenne de 0,5 % par an entre 2013 et 2018, la population de la Bretagne augmente à un taux voisin de la moyenne nationale. Ce dynamisme démographique est porté uniquement par les arrivées dans la région, car le solde naturel est négatif depuis 2015, et nul en 2018. En Bretagne, la fécondité est relativement faible et le vieillissement de la population est plutôt marqué (94 personnes de 65 ans ou plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans). C’est dans les Côtes d’Armor que l’indice de vieillissement est le plus fort!!!: on compte 111 personnes de 65 ans et plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans, 103 dans le Morbihan, 97 dans le Finistère et 68 seulement en Ille-et-Vilaine, qui est le seul département dont l’indice de vieillissement est inférieur à la moyenne nationale.
Un Breton sur trois réside en Ille-et-Vilaine (1,1 million d’habitants), département dont le poids démographique n’a cessé de se renforcer au cours des dernières années!!!: le taux annuel moyen de croissance de la population (+!!!1,0!!!%) y est deux fois supérieur à la moyenne régionale au cours de la décennie. Le Finistère rassemble un peu moins d’un million d’habitants, soit 27!!!% de la population régionale, le Morbihan moins d’un quart (23!!!%) et les Côtes-d’Armor, 18!!!%.
Outre Rennes (217!!!700 habitants) et Brest (139!!!600 habitants), les deux communes les plus peuplées de la région, la Bretagne est constituée d’un fort maillage de villes moyennes, avec 35 autres communes de plus de 10!!!000 habitants. Ces villes moyennes connaissent des évolutions contrastées, entre dynamisme démographique pour les communes de la périphérie rennaise mais aussi pour Saint-Malo ou Auray, et décroissance pour Morlaix et Douarnenez. Outre l’Ille-et-Vilaine, la périphérie brestoise et le sud du Morbihan bénéficient d’un dynamisme démographique plutôt soutenu. Au contraire, le centre de la Bretagne, peu densément peuplé, continue de perdre des habitants.
Plus de la moitié de la population bretonne réside dans l’espace rural en 2017, ce qui fait de la Bretagne la deuxième région la plus rurale de métropole. Cet espace se caractérise par un plus fort poids de l’emploi dans l’agriculture, la construction et l’industrie que dans l’espace urbain. Les services de la vie courante y sont moins immédiatement accessibles. Les 15-24 ans y sont moins présents en proportion, ceux-ci rejoignant souvent l’espace urbain pour les études ou la recherche d’un premier emploi. L’espace rural breton est cependant attractif pour toutes les autres classes d’âge
[1].
Niveau de vie
Avec un niveau de vie médian de 21!!!990!!!euros, la Bretagne est la troisième région française en termes de niveau de vie de ses habitants, après l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, et légèrement au-dessus de la moyenne métropolitaine (21!!!930!!!€). Ce niveau de vie médian est relativement homogène d’un département à l’autre!!!: il n’y a que 400!!!euros d’écart entre celui des habitants des Côtes d’Armor et celui des habitants du Morbihan. Il est le plus élevé dans les intercommunalités littorales et celles les plus densément peuplées. Avec les Pays de la Loire, la Bretagne est la région présentant les inégalités de revenus et le taux de pauvreté les plus faibles. L’écart entre les ménages les plus démunis et les plus riches, mesuré par le rapport interdécile est de 2,8 en Bretagne, comme dans les Pays de la Loire, soit le taux régional le plus faible. Cela s’explique à la fois par un premier décile de niveau de vie plus élevé dans la région (12!!!890!!!euros contre 11!!!620 euros au niveau métropolitain), et par un dernier décile moins élevé (36!!!210!!!euros contre 39!!!600!!!euros).
Dans les groupements de commune à forte urbanisation, les inégalités sont plus importantes que dans l’ensemble du territoire régional. Dans ceux à dominante littorale, les revenus sont globalement plus élevés du fait de pensions, retraites, rentes et de revenus du patrimoine importants. C’est également le cas dans les groupements de communes principalement périurbains, où les couples bi-actifs sont nombreux. Dans les intercommunalités à dominante rurale, les revenus sont faibles, en lien avec des activités agricoles moins rémunératrices. La part des pensions, retraites et rentes dans le revenu disponible des ménages est importante en Bretagne, en lien avec une population plus âgée. Seule l’Ille-et-Vilaine affiche une proportion de revenus d’activité relativement élevée, notamment dans les intercommunalités bordant Rennes Métropole
[2].
Dans tous les quatre départements bretons, plus de la moitié des ménages fiscaux imposés!!!; dans les Côtes d’Armor (52,8!!!%) et le Finistère (55!!!%), cette part est légèrement inférieure à la moyenne régionale,.
Avec 10,7!!!% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, la Bretagne affiche, avec les Pays-de-la-Loire, le taux de pauvreté le plus bas. Quel que soit leur âge, les Bretons sont moins concernés par la pauvreté que la population nationale.
La région compte 32 quartiers prioritaires de la ville où résident 89!!!040 habitants.
Économie
Le produit intérieur brut breton s’élève à 99 milliards d’euros en 2018, soit 4!!!% de la richesse produite en France. La Bretagne se classe ainsi au neuvième rang des régions françaises, juste avant la Normandie. Rapportée au nombre d’habitants, le PIB est de 29!!!700!!!euros, ce qui place la région en cinquième position et légèrement en-deçà de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France. Le PIB par emploi est de 71!!!570!!!euros!!!: selon ce critère, en revanche, la Bretagne est la dernière région métropolitaine. Au début des années 1990, la Bretagne était caractérisée par une part importante des services non marchands, des industries agricoles et alimentaires et de l’agriculture, secteurs à faible valeur ajoutée. Depuis, la construction et les services marchands, secteurs à valeur ajoutée plus importante, ont particulièrement progressé. Depuis 1990, la croissance bretonne en matière de services marchands qui concernent notamment l’économie touristique a été plus forte que la moyenne nationale.
Les activités de l’économie maritime mobilisent 74!!!500 personnes, représentant 6!!!% de l’emploi régional, soit trois fois plus que la moyenne nationale. Près de la moitié des emplois est concentrée dans trois domaines d’activités maritimes traditionnels!!!: la filière des produits de la mer, la construction et réparation navale ainsi que la Marine nationale. Les transports maritimes, la recherche et la formation complètent le socle des activités liées à la mer, tandis que le tourisme littoral génère, pour sa part, un tiers des emplois.
Le découpage de la Bretagne en vingt zones d’emploi, renouvelé en 2020, permet d’analyser l’orientation économique des territoires. L’industrie agroalimentaire est très présente dans plusieurs d’entre elles, traduisant la forte représentation du secteur dans la région. La large façade littorale s’appuie sur les activités liées au tourisme telles que le commerce, l’hébergement et la restauration, mais aussi sur des agglomérations importantes. Dans ces grandes agglomérations et dans celle de Rennes, l’emploi se concentre dans de grands établissements. Enfin, l’agriculture, implantée sur la quasi-totalité du territoire régional, reste un secteur important dans plusieurs zones d’emploi de l’ouest breton
[3].
Marché du travail
Avec 1,3 millions d’actifs âgés de 15 à 64 ans en emploi soit 65!!!% de la population en âge de travailler, la part des actifs en emploi est supérieure d’un point à la moyenne nationale. Entre 2018 et 2019, l’emploi total a augmenté de 1,7 %, soit un peu plus que la moyenne nationale (+ 1,4!!!%), une progression qui concerne les quatre départements bretons. Même si la Bretagne est une terre agricole, les emplois dans l’agriculture représentent 4!!!% de l’ensemble des emplois, soit près de 2 points de plus que la moyenne nationale. La part des emplois dans l’industrie, et notamment dans l’industrie agro-alimentaire, est légèrement plus élevée qu’en France (13!!!% contre 12!!!%). 44!!!% des actifs sont en emploi dans le tertiaire marchand, et 32!!!% dans le tertiaire non marchand qui recouvre essentiellement des emplois administratifs. On observe des disparités départementales qui dessinent des spécialisations territoriales!!!: l’emploi agricole est plus présent dans les Côtes d’Armor (7!!!% des emplois), la part des emplois industriels est plus forte dans le Morbihan (15!!!%) et les Côtes d’Armor (14!!!%), tandis que c’est en Ille-et-Vilaine que la part des emplois dans le tertiaire marchand est la plus élevée (48!!!%). Enfin, le Finistère compte la part d’emplois administratifs la plus élevée (35!!!%).
L’économie numérique est un secteur dynamique, bien implanté en Bretagne, qui représente 46!!!600 emplois en Bretagne en 2015. Sa part dans l’ensemble des emplois de la région est de 3,6!!!%, une proportion supérieure à la moyenne des autres régions françaises hors Île-de-France (3,0!!!%). Ces emplois sont fortement concentrés dans la zone d’emploi de Rennes et à un moindre degré dans celle de Brest. Plus de la moitié d’ente eux sont occupés par des cadres, souvent jeunes et diplômés du supérieur. La taille des établissements diffère selon la nature des activités!!!: de grands établissements pour les télécommunications et la fabrication des technologies de l’information et de la communication, et fréquemment de petites structures pour la programmation et le conseil en systèmes et logiciels informatiques
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En 2019, la Bretagne a le taux de chômage le plus bas de France, avec 7!!!% d’actifs au chômage, contre 8,4!!!% en moyenne nationale. Ce taux est le plus faible en Ille-et-Vilaine (6,4!!!%) et plafonne à 7,4!!!% dans les Côtes d’Armor.
Niveau d’éducation
Près de la moitié de la population bretonne (49!!!%) possède au moins le baccalauréat et trois personnes sur dix sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Si la part des diplômés de l’enseignement supérieur au sein de la population régionale est comparable à la moyenne nationale, la part des personnes peu ou pas diplômée, en revanche, est inférieur de 3 points!!!: une personne sur quatre ne possède aucun diplôme ou seulement le brevet des collèges.
La part des diplômés du supérieur est la plus importante en Ille-et-Vilaine où plus d’un habitant sur trois (34!!!%) disposent d’un diplôme supérieur au bac, et la plus faible dans les Côtes d’Armor où une personne sur quatre (26!!!%) est dans ce cas!!!; c’est aussi dans ce département que la part des non-diplômés est la plus forte (27!!!%).
La part des jeunes de 15 à 24 ans qui ne sont ni en emploi ni en formation est inférieur à la moyenne nationale en Bretagne!!!: elle concerne 14!!!% des jeunes Bretons, confrontés à des difficultés d’insertion, contre 17!!!% des jeunes en France.
Qualité de vie
La Bretagne compte 1,9!!!million de logements dont 79!!!% sont des résidences principales et 13!!!% des résidences secondaires (contre 10!!!% à l’échelle nationale). La part importante des résidences secondaires est un indice de l’attractivité touristique de la région, en particulier de sa façade maritime, autrement appelée la Breizh riviera.
Les conditions de logement sont plus favorables en Bretagne qu’au niveau national!!!: 1,5!!!% des résidences principales sont sur-occupées dans la région, contre 5,0!!!% en France. La sur-occupation des logements est légèrement plus prégnante en Ille-et-Vilaine, où elle touche 2!!!% des logements, en lien avec le poids de la métropole rennaise et les tensions qui y règnent sur le marché du logement. La situation plus favorable de la Bretagne s’explique entre autres par le type de logement occupé!!!: seuls 28!!!% des logements sont des appartements, et les habitants de la région résident plus souvent dans des maisons
En 2019, la région comptabilisait 20,4!!!millions de nuitées, dont 14!!!% d’arrivées étrangères dans l’hôtellerie. Le Morbihan (32!!!%) et le Finistère (31!!!%) sont les départements les plus touristiques!!!: ils concentrent près des deux tiers des nuitées régionales.
La région compte deux parcs naturels régionaux!!!: le parc d’Armorique, à l’extrême pointe du Finistère, et le parc du Golfe du Morbihan plus au sud. L’espace maritime bénéficie également de mesures conservatoires!!!: le parc naturel marin d’Iroise, le premier des aires marines protégées, créé en 2007, protège la biodiversité sur un espace de 3!!!500!!!km2 maritimes à la pointe du Finistère. Enfin, c’est l’île de Bréhat, dans les côtes d’Armor, qui fut le premier site naturel classé en 1907.
— Données culturelles
Offre culturelle
Patrimoine, lieux de visite et de spectacle, médiathèques, bibliothèques et points de lecture, librairies labellisées…, la région Bretagne compte près de 4!!!600 lieux et équipements culturels, dont près de 3!!!150 monuments historiques qui préservent des édifices à forte valeur patrimoniale, et un peu plus de 30 bâtiments labellisés «!!!Architecture contemporaine remarquable!!!», bâtis depuis moins de 100 ans. Tous ne se visitent cependant pas. Près 1!!!400 autres lieux et équipements culturels de visite, de spectacle ou de consultation maillent le territoire régional.
Près d’un tiers (30!!!%) de ces lieux et équipements culturels hors monuments historiques sont situés en Ille-et-Vilaine, un quart dans le Morbihan, un quart dans le Finistère et 22!!!% dans les Côtes d’Armor. Près des trois quarts de ces équipements sont des lieux de lecture publique, dont plus de la moitié (55!!!%) comptent moins de 100!!!m2, soit des bibliothèques de petite taille, dont une partie sont des points relais desservis par les quatre bibliothèques départementales de prêt. Sur le millier de bibliothèques, plus de 800 sont ainsi situées dans des zones de faible densité. En Bretagne comme ailleurs, on mesure bien ainsi le rôle d’équipement culturel de proximité que jouent les bibliothèques sur le territoire.
Deuxième équipement culturel de proximité, le cinéma est également présent non seulement dans les centres urbains et les zones densément peuplées (15!!!% des cinémas sont situés dans des zones denses) mais également dans les espaces moins densément peuplés!!!: 41!!!% des équipements sont situés dans des zones de densité intermédiaire et 44!!!% dans des espaces peu denses. Si les équipements sont présents sur l’ensemble du territoire régional, leur taille diffère en revanche selon la densité des espaces territoriaux!!!: près de 40!!!% des fauteuils sont concentrés dans les espaces denses, 36!!!% dans les espaces de densité intermédiaire et 24!!!% dans les espaces peu denses. Ainsi, les plus grands équipements sont dans les zones densément peuplées, tandis que les zones peu denses accueillent des cinémas de taille plus modeste. La labellisation, signe d’une politique de l’Etat en matière de soutien à la diversité joue un rôle significatif dans l’offre!!!: la part des cinémas labellisés Art et essai est ainsi bien plus importante dans les espaces de faible densité. Ainsi, un quart des fauteuils de cinéma Art et essai sont situés dans des zones densément peuplées (35!!!% dans le Finistère et 12!!!% dans le Morbihan). En revanche, cette part de l’offre labellisée est bien plus importante dans les zones peu denses!!!: la part des équipements labellisés (selon le critère du nombre de fauteuils) est de 77!!!% dans les espaces de densité intermédiaire et de 71!!!% dans les espaces peu denses. Cela peut même concerner la totalité des équipements dans certains départements!!!: dans les Côtes d’Armor et le Morbihan pour les espaces de densité intermédiaire, ou dans le Finistère pour les espaces peu denses.
La Bretagne compte également près de 40 musées, qui ont enregistré près d’1,4!!!millions de visites en 2019. Le Morbihan et le Finistère concentrent les trois quarts des visites muséales en 2019. La région est riche de quatre monuments nationaux!!!: les sites mégalithiques de Carnac et Locmariaquer, le cairn de Barnenez à Plouezoc’het, la maison Renan à Tréguier. Ces quatre sites ont occasionné près de 152!!!800 visites en 2019, dont la plupart (98!!!%) pour les sites mégalithiques. Le site de Locmariaquer, en particulier, concentre quatre visites sur dix. Les fortifications Vauban de Camaret-sur-Mer, comme l’ensemble des douze sites fortifiés français sur le territoire, sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco en tant que témoins de l’apogée de la fortification bastionnée classique, typique de l’architecture militaire occidentale.
Un peu plus d’une soixantaine de lieux de spectacles sont implantés sur le territoire breton. Si plus de 70!!!% d’entre eux sont situés dans des espaces de densité forte ou intermédiaire, 28!!!% se trouvent dans des espaces peu denses et contribuent ainsi à la diffusion des arts du spectacle dans les zones moins urbanisées. Enfin, la Bretagne est un territoire de festival!!!: le festival des Vieilles Charrues à Carhaix-Plouguier, a donné ses lettres de noblesse aux festivals de musiques actuelles, le festival du Bout-du-Monde à Crozon en est un autre exemple!!!; le festival Interceltique de Lorient rayonne bien au-delà de la Bretagne et de la France, Étonnants Voyageurs à Saint-Malo met à l’honneur la littérature de voyage… Au total, près de 600 festivals contribuent à l’événementialisation festive de la culture en Bretagne et au rayonnement culturel du territoire breton.
Emploi culturel
Avec 23!!!400 actifs qui déclarent une profession culturelle au titre de leur activité principale, la Bretagne compte 1,8!!!% de professionnels de la culture parmi l’ensemble de ses actifs, soit 0,5 point de moins que pour la France entière. Les professionnels des arts visuels et des métiers d’art rassemblent près d’un tiers de ces professionnels (32!!!%, dont 16!!!% travaillent dans le domaine des arts graphiques, de la mode et de la décoration), les artistes, cadres et techniciens du spectacle un quart d’entre eux (27 %). Les femmes représentent 44!!!% des professionnels de la culture en Bretagne soit une part équivalente à la moyenne nationale (45!!!%) mais légèrement inférieure à leur part dans l’ensemble de la population active de la région (48!!!%). Moins d’un professionnel de la culture sur deux (44!!!%) exerce son activité en tant que non-salarié, une part supérieure à la moyenne nationale (38!!!%).
C’est en Ille-et-Vilaine que la part de professions culturelles est la plus élevée (2!!!%), suivie par le Morbihan (1,8!!!%). Dans ce dernier département, les professions des arts visuels et métiers d’art sont surreprésentées au sein des professions culturelles (37!!!%) soit 5 points de plus que la moyenne régionale. La position culturelle dominante de l’Ille-et-Vilaine s’illustre par la forte concentration des professions culturelles de Bretagne au sein de ce département. En effet, le département concentre 40!!!% de l’ensemble des professions culturelles de la région (contre 35 % des actifs toutes professions confondues), 45 % des architectes, des professions du spectacle vivant et des professions du patrimoine de la région y travaillent.
Secteurs culturels
L’emploi culturel se mesure également par le nombre d’actifs dans les différents secteurs d’activité qui relèvent du champ culturel. Parmi eux, certains exercent une profession non culturelle (secrétaire dans un théâtre par exemple). On compte ainsi plus de 26!!!000 actifs des secteurs culturels en région Bretagne, soit 2!!!% de l’ensemble de la population active de la région (proportion inférieure de 0,6 point à la moyenne nationale). Un actif sur quatre (26!!!%) travaille dans les secteurs du livre et de la presse, part plus élevée de 6 points qu’en moyenne nationale!!!; cela vaut aussi pour les secteurs de l’architecture (14!!!% contre 10!!!%), tandis qu’à l’inverse, les actifs des secteurs de l’audiovisuel et du multimédia sont deux fois moins présents parmi les actifs des secteurs culturels qu’en moyenne nationale (respectivement 8!!!% et 16!!!%).
L’Ille-et-Vilaine et le Morbihan sont, là encore, les départements pour lesquels la part d’actifs culturels est la plus élevée, avec respectivement 2,3!!!% et 2!!!% de leur population active travaillant dans un secteur culturel. L’Ille-et-Vilaine s’illustre ici encore comme le centre de l’activité culturelle de la région et concentre 41 % des actifs culturels de la région (et 35 % de la population active tout secteur confondu). Pour les secteurs de l’audiovisuel et du multimédia, plus d’un actif sur deux de Bretagne (52!!!%) travaille dans ce département. Plus précisément, 57!!!% des actifs bretons des secteurs de l’industrie du film, du phonogramme et du jeu électronique et autant dans le secteur de l’édition audiovisuelle y travaillent.
Entreprises culturelles
La région Bretagne compte environ 3!!!800 entreprises des secteurs culturels, soit 3,5!!!% de l’ensemble des entreprises des secteurs marchands et non marchands dans cette région, une proportion inférieure à la moyenne nationale et légèrement supérieure à la moyenne des régions hors Île-de-France (3,3%). La part d’entreprises culturelles est relativement homogène selon les départements, mais tout de même plus forte en Ille-et-Vilaine avec 4,3% d’entreprises culturelles parmi les entreprises marchandes et non marchandes, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale (3,9%). C’est dans ce département que l’on compte le plus grand nombre d’entreprises culturelles!!!: près de 1!!!500.
On compte 14!!!400 salariés (en équivalent temps plein) actifs des secteurs culturels marchands et non marchands, soit 1,4!!!% de l’ensemble des salariés de cette région. Cette présence des salariés des secteurs culturels est quasiment égale à la moyenne des régions hors Île-de-France (1,5%) mais reste nettement inférieure à la moyenne nationale (2,2%).
Parmi les secteurs culturels, certains ont particulièrement été touchés par l’effet de la crise sanitaire. Ainsi, en 2020, les entreprises de projection cinématographique monorégionales de Bretagne (code Naf 59.14Z) enregistrent un recul de leur chiffre d’affaire de 67!!!% par rapport à 2019, contre 65!!!% en France métropolitaine. Dans le domaine marchand du spectacle vivant (code Naf 90.01Z), les entreprises monorégionales ont perdu 53!!!% de leur chiffre d’affaires par rapport à 2019, contre 60!!!% en France métropolitaine. Les librairies monorégionales (code Naf 47.61Z) en revanche, enregistrent des pertes plus modérées, avec un recul de leur chiffre d’affaires de 3!!!%, inférieur au recul observé en France métropolitaine pour l’ensemble du secteur (-7!!!%).
Dépenses culturelles publiques
Les dépenses culturelles brutes du bloc communal, des départements et de la collectivité régionale ont presque atteint 450 millions d’euros en 2019, dont plus de 350 millions d’euros en provenance du bloc local (soit 80!!!%). Le ministère de la Culture a également dépensé un peu plus de 67 millions d’euros.
Les dépenses culturelles du bloc communal en Bretagne!!!: 356!!!millions d’euros soit 107!!!euros par habitant
L’ensemble des communes de 3!!!500 habitants ou plus et leurs groupements à fiscalité propre (soit 56!!!intercommunalités comportant au moins une commune de 3!!!500 habitants ou plus) ont dépensé 356!!!millions d’euros pour la culture en 2019, soit en moyenne 107!!!€ par habitant, en dessous de la moyenne nationale (127!!!€ par habitant).
Les blocs communaux des deux métropoles régionales, Rennes et Brest, réalisent le tiers des dépenses culturelles de cet échelon territorial, soit 116!!!M€, ou encore 171!!!€ par habitant. La part du niveau intercommunal dans les dépenses culturelles des métropoles régionales est relativement élevée (31!!!%) en comparaison de la moyenne nationale pour les métropoles (22!!!%).
Regroupant près de 1,5 million d’habitants soit 43!!!% de la population régionale, les blocs communaux des 15 communautés d’agglomération totalisent 163!!!M€ de dépenses culturelles soit 111!!!€ par habitant.
Les communautés de communes sont deux fois plus nombreuses mais leurs dépenses culturelles sont de l’ordre de 63 € par habitant, ce qui est proche de la moyenne nationale pour ce type de groupement de communes.
Concernant la répartition départementale des dépenses culturelles des blocs communaux de la région, c’est en Ille-et-Vilaine, département le plus peuplé de la région (1 million d’habitant sur les 3,3 millions de la région) que l’on observe les montants de dépenses les plus élevés!!!: le bloc communal dépense 133!!!M€ soit 120!!!€ par habitant. A contrario, dans le département le moins peuplé, les Côtes d’Armor (620!!!000!!!habitants, 18!!!% de la population régionale), le bloc communal a dépensé le montant le moins élevé pour la région, avec 51!!!M€ soit 82!!!€ par habitant.
Trois secteurs culturels concentrent 60% des dépenses de la part du bloc communal en Bretagne!!!: les bibliothèques (24!!!€ par habitant), l’action culturelle (22!!!€ par habitant) et l’expression musicale, lyrique et chorégraphique (20!!!€ par habitant).
Rapporté à la population, le montant consacré aux bibliothèques est comparable dans les quatre départements. En revanche, pour l’action culturelle, la dépense par habitant est la plus faible dans les deux départements les moins peuplés de Bretagne (Côtes d'Armor, Morbihan) avec 13!!!€ par habitant dépensé par le bloc local, tandis qu’elle double (27!!!€ par habitant) dans le Finistère et l’Ille-et-Vilaine. Pour l’expression musicale, lyrique et chorégraphique, la dépense varie de 8€ par habitant dans le Finistère à 31!!!€ par habitant dans l’Ille-et-Vilaine.
Dans le secteur muséal, la dépense moyenne du bloc local est de 10!!!€ par habitant, avec une grande variation entre les blocs locaux des départements!!!: de 3!!!€ par habitant dans les Côtes d'Armor à 15!!!€ par habitant dans le Finistère.
Les quatre départements de Bretagne dépensent ensemble plus de 50!!!millions d’euros pour la culture
En 2019, la somme des dépenses culturelles des quatre départements de la région Bretagne atteint 54!!!millions d’euros, soit le huitième volume de crédits culturels des départements parmi les régions françaises. Les budgets culturels départementaux s’échelonnent de 9!!!millions d’euros (Morbihan) à 20!!!millions (Finistère), et sont tous supérieurs ou égaux à la moyenne nationale des budgets culturels départementaux (9,9 M€), à l’exception du Morbihan.
Rapportées à la population, les dépenses culturelles départementales vont de 13 euros (Ille-et-Vilaine et Morbihan) à 22 euros par habitant (Finistère). Le montant élevé par habitant du Finistère apparaît lié à un taux d’effort budgétaire élevé (2,4!!!% des dépenses totales consacrées à la culture) par rapport à la moyenne nationale (1,4!!!%).
Le Finistère et le Morbihan se différencient par une part de leurs dépenses culturelles consacrées aux patrimoines supérieure de plus de 10 points à la moyenne nationale!!!: respectivement 68!!!% et 64!!!% (contre 53!!!%). Seules les Côtes d’Armor équilibrent patrimoine d’une part et activités artistiques et action culturelle d’autre part, alors que ce second domaine est majoritaire en Ille-et-Vilaine (57!!!% des dépenses culturelles totales).
Dépenses culturelles de la collectivité régionale Bretagne!!!: 37!!!millions d’euros
La collectivité régionale de Bretagne a dépensé 37 millions d’euros pour la culture en 2019, dont 29!!!M€ en fonctionnement. Ces dépenses représentent pour la Bretagne près de 11 euros par habitant, ce qui est comparable à la moyenne nationale des collectivités régionales.
Près des trois quarts des dépenses culturelles des collectivités régionales vont aux activités artistiques et à l’action culturelle, et c’est plus de 80!!!% dans le cas de la région Bretagne qui lui a consacré 31!!!M€, contre un peu plus de 6!!!M€ pour le patrimoine, soit respectivement 9!!!€ et 2!!!€!!!par habitant, ce qui est comparable à la moyenne nationale (respectivement 8!!!€ et 3!!!€ par habitant).
En matière d’effort budgétaire, la collectivité régionale se situe globalement légèrement au-dessus de la moyenne des régions, mais seulement pour ses dépenses de fonctionnement (2,9!!!% contre 2,4!!!% en moyenne nationale), tandis que l’investissement est légèrement plus faible (1,7!!!% contre 1,9!!!%).
Le ministère de la Culture en Bretagne!!!: 67!!!millions d’euros
La Bretagne a reçu un peu plus de 67 millions d’euros de crédits du ministère de la Culture en 2019, dont près de 55!!!M€ en fonctionnement. Rapporté à la population, ce montant représente 20!!!€ par habitant, inférieur à la moyenne nationale (26!!!€ par habitant, hors Île-de-France). En 2019, les crédits d’investissement par habitant se situent à la moyenne nationale!!!: 4!!!€ par habitant hors Île-de-France.
En Ille-et-Vilaine (Rennes), où réside le tiers de la population régionale, se concentre la moitié des crédits ministériels (56!!!% des crédits de fonctionnement - hors masse salariale - et 32!!!% des crédits d’investissement). C’est dans le Finistère (Brest) que va ensuite un quart des crédits, avec le montant le plus élevé des quatre départements de la région pour les seuls crédits d’investissement!!!: 5,3!!!M€ soit 40!!!% du total régional. Les Côtes d’Armor et le Morbihan bénéficient directement de 6!!!M€ à 7!!!M€ chacun.
Sources et documentation
· Christian Noël, «!!!Bretagne : les paradoxes d’un développement territorial entre terre et mer!!!», in Éric Janin (sous la dir. de),
Les 18 régions françaises, Ellipses, 2017
[1] Laurent Auzet, Alain Maillochon,
Le rural en Bretagne!!!: un espace attractif, Insee Flash Bretagne, n°!!!72, avril 2021.
[2] Jean-Marc Lardoux, Dominique Tacon,
Moins de pauvreté et d’inégalités de revenus en Bretagne, Insee Analyses Bretagne, n°!!!95, septembre 2020.
[3] Hervé Bovi, Fatima Le Strat,
L’économie des zones d’emploi bretonnes tournées vers l’agroalimentaire et le tourisme, Insee Analyses Bretagne, n°!!!94, septembre 2020.
[4] Jean-Marc Lardoux, Fatima Le Strat, Ludivine Neveu
, L’économie numérique en Bretagne!!!: un secteur bien implanté, dynamique et peu féminisé, Insee Analyses Bretagne, n°!!!88, novembre 2019.